Guy de Maupassant: Extrait du Roman 'Histoire Corse'

Le mordant parfum des plantes aromatiques dont l’île est couverte emplissait l'air, semblait l'alourdir, le rendre palpable; et la route allait, s'élevant lentement, au milieu des grands replies des monts escarpés. Quelquefois, sur les pentes rapides, j'apercevais quelque chose de gris, comme un amas de pierres tombées du sommet. C'était un village, un petit village de granit, accrochée la, cramponné, comme un vrai nid d'oiseau, presque invisible sur l'immense montagne. Au loin, des forêts des châtaigniers énorme semblaient des buissons, tant les vagues de la terre soulevée sont géantes en ce pays; et les maquis, formés de chênes verts, des genévriers, d'arbousiers, des lentisques, d'alaternes, de bruyères, de lauriers-thyms, de myrtes et de buis, que relient entre eux, les mêlant comme des cheveux, les clématites enlaçantes, les fougères monstrueuses, les chèvrefeuilles, les cystes, les romarins, les lavandes, les ronces mettaient sur le dos des côtes dont j'approchait une inextricable toison. Et toujours, au-dessus de cette verdure rampante, les granits des hautes cimes, gris, roses ou bleuâtres, ont l'air de s’élancer jusqu'au ciel. 

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